L'histoire derrière le poème Demain dès l'aube


Un grand poème, Demain dès l’aube fait sourire dans un premier temps avant de nous attrister. Ce poème est publié en 1856 dans le recueil nommé Les Contemplations. Si l’on ne connait pas une partie triste, bouleversante de la vie de Victor Hugo alors on ne comprend pas le véritable sens de ce poème. En effet, le premier vers nous laisse imaginer un homme, pressé de retrouver une compagne, ou en tout cas une femme qu’il aime plus que tout. L’envie de la retrouver en est oppressante et on le ressent, il est prêt à traverser tous les obstacles possibles pour la rejoindre le plus vite possible.

Le deuxième vers commence à nous faire douter d’une quelque fin joyeuse, car déjà l’homme montre sa tristesse, une tristesse qui l’enveloppe et ne le lâche jamais, une douleur, une fatigue, un vide irremplaçable. Et c’est ainsi que le troisième et dernier vers nous fait comprendre, que la personne qu’il voulait  retrouver est décédée, ainsi c’est au cimetière qu’il la retrouve. Alors ce qui semblait être fougue et passion au début n’est que douleur et dépression.

Cependant, ce n’est pas qu’un simple poème, c’est bel et bien une vérité qui est écrite. En effet, la personne qu’il va rejoindre au cimetière est sa fille Léopoldine ou Didine comme il aimait l’appeler. A à peine 16 ans cette jeune fille tombe amoureuse d’un jeune homme, une liaison totalement désapprouvée par son père. Alors Léopoldine obéit à son père et attend trois ans avant de se faire passer la bague au doigt par Charles Vacquerie. 

Mais le 4 septembre 1843, le couple décide de naviguer sur un canot à voile alors qu’ils se trouvent dans leur maison de vacances. C’est alors qu’un coup de vent violant fait chavirer le bateau. Charles remonte à la surface selon des paysans témoins de la scène mais n’arrive pas à sauver Léopoldine bloquée sous la coque du bateau, son oncle et son neveu qui les accompagner ne s’en sortiront pas non plus. Charles se laisse alors couler, ne voulant vivre une vie sans Léopoldine qu’il n’a pas été capable de sauver.

Victor Hugo n’est pas mis au courant immédiatement, il faut attendre quatre jours après l’accident pour qu’il apprenne d’une manière terrible la mort de sa fille dans la presse. Cette affreuse nouvelle va l’empêcher d’écrire des années durant et il ne s’en remettra jamais. Il aura tout de même le courage d’immortaliser cette peine dans ce magnifique poème, qui, peut-être l’aura un peu libéré de ce terrible chagrin, ce fardeau que représente la perte d'un enfant. De plus, il reconnaîtra également le courage dont a fait preuve Charles en lui dédiant un poème portant son nom. 

Commentaires

Articles les plus consultés